Une opportunité entrepreneuriale n'est pas juste une idée de projet d'entreprise




Aujourd’hui, il parait que devenir entrepreneur ou s'autoproclamer entrepreneur soit un effet de mode. Il y a tout un ensemble de programmes et d’opportunités qui font que devenir tout simplement entrepreneur rapporte quelques choses : des contacts, de l’argent, des voyages ou des formations. C’est vraiment tentant. Du coup, les gens s’empressent de venir avec une idée de projet sans pour autant l’évaluer sans pour autant percevoir une vraie opportunité entrepreneuriale; ils se pointent puis se lancent en dépensant du temps, de l’énergie et de l'argent pour rien.

Pourtant, la reconnaissance d’une opportunité entrepreneuriale correspond à la première phase du processus entrepreneurial, et elle consiste à percevoir d’abord une idée de projet puis procéder à son évaluation[1]. Elle se fait avant la création de l’entreprise. Aussi, il faut souligner qu'il y a une confusion largement répandue entre une idée et une opportunité. Il est devenu nécessaire de délimiter leur frontière conceptuelle. En effet,  deux chercheurs en entrepreneuriat, Lassaâd et Amira (2016), se sont penchés sur la question. Ils ont souligné que l’idée entrepreneuriale est plutôt un tremplin qui pourrait conduire à une opportunité dans un stade ultérieur. C'est pourquoi, ils soutiennent que la perception d’une idée de projet est une condition nécessaire mais non suffisante pour que l’entrepreneur puisse avouer qu’il a reconnu une opportunité entrepreneuriale. Donc, une opportunité entrepreneuriale se réfère plutôt à une idée révélée, faisable, profitable, viable, nouvelle et désirable.

En fait, c’est quoi l’opportunité entrepreneuriale ? Bill Gross, un entrepreneur, a souligné dans TED Talk en 2015 qu’un des dilemmes qui le tourmente c’est de voir des idées qu’ils considéraient comme parfaites qui se sont révélés des échecs et d’autres qui, à son avis seraient des échecs mais se sont avérés être des réussites [3]. Surprenant. Aussi, Coutal (2016), un entrepreneur, a souligné que les bonnes idées ne garantissent en rien que cela finira par une réussite d’ailleurs, selon lui, ce ne sont pas les bonnes idées qui créent l’opportunité entrepreneuriale. L’opportunité entrepreneuriale d’après lui, "ce n’est pas une bonne idée (qui a l’air bonne) ni une mauvaise idée non plus, elle est à la frontière des deux. Si c’était une « bonne idée » les grandes ou anciennes entreprises qui investissent dans la recherche l’auraient déjà remarqué. Si elles ne l’ont pas encore développé c’est peut-être qu’il y a eu certaines difficultés importantes". L’opportunité entrepreneuriale, c’est donc une idée qui est bonne, mais qui a l’air d’être mauvaise pour une majorité de personnes. C’est celle que les grands groupes ont souvent écartée de leurs perspectives de développement à cause d’une ou plusieurs raisons rationnelles souligne Coutal (2016). C'est pourquoi, il conseille aux entrepreneurs d’être vigilant et modeste, et de ne pas trop s'emporter sur son idée. Pour exploiter cette opportunité entrepreneuriale et en faire l’activité de sa startup, il faut trouver les raisons qui ont fait que l’idée n’a pas été exploitée, puis trouver une solution pour dépasser les obstacles qui avaient été jugés trop importants [2].

Aussi, il faut toujours se rappeler qu’une opportunité entrepreneuriale doit répondre à une problématique économique ou sociale, à un besoin insatisfait ou réplique d’une façon plus satisfaisante à des besoins pris en compte par les concurrents. Elle n’est pas obligée d’être quelque chose de novatrice, il peut être tout simplement pour une startup de faire les choses mieux que les autres [Coster, 2009]. 

On vous dira que c’est une terre d’opportunité où toute idée de projet pourrait marcher dès que vous avez la volonté et la force d'y croire. Ce qui fait que des gens dépensent du temps, de l’énergie et de l’argent pour des idées farfelues. A la vérité même si on ne sera jamais si sûr à l’avance si l’idée va marcher ou pas, mais on doit faire preuve de diligence et aussi de s'assurer d’avoir les moyens de porter votre projet d'entreprise

Good luck!






Anderson Tibeaud
Bloggeur


Twitter": @EconandersonT






 [1](Un autre article donnera plus de détails sur perception et le processus d’évaluation d’une idée de projet).(Chabaud et Ngijol (2004 ; 2010); De Koning et Muzyka, 1999 ; Shane et Venkataraman, 2000 ; Shane, 2003 ; Wood et McKelvie, 2015)

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