Que peut-on dire d’un écosystème entrepreneurial ?






L’entrepreneuriat est l’un des facteurs indispensables à dynamiser l’activité économique d’une région. Il est primordial pour la création d’emplois, la croissance économique et le développement économique. C’est pourquoi les termes « entrepreneuriat » et « écosystème entrepreneurial » sont devenus si populaires aujourd’hui dans les pays en développement. Tout le monde en parle ; tout le monde les utilise ; ils attirent l’attention, mais la plupart des gens ne savent pas vraiment ce que c’est.

En effet, le terme écosystème vient de "écosystème écologique", défini par le botaniste Arthur George Tansley en 1935. Il voyait un écosystème comme « un système d’interactions entre les populations de différentes espèces vivant dans un même site, et entre ces populations et le milieu physique ».

Un écosystème est donc « une communauté économique soutenue par l’interaction d’individus et d’organisations (Moore, 1993) ». Il se comprend comme un ensemble d’acteurs interdépendants au sein d’une même aire géographique qui ont une influence sur la formation et la trajectoire des acteurs [1]. En ce sens, dans un écosystème entrepreneurial, l’environnement est déterminant pour la formation et la trajectoire des entrepreneurs et des entreprises.

Un écosystème entrepreneurial est constitué d’un ensemble d’éléments, d’acteurs ou de conditions qui rendent propices la création et l’évolution de nouvelles entreprises. C’est un espace porteur, facilitateur et accélérateur de la formation et de la croissance d’entreprises. Un tel environnement peut inciter les potentiels entrepreneurs à se lancer dans les affaires.

L’écosystème entrepreneurial est en fait l’environnement dans lequel interagissent tous les intervenants du milieu entrepreneurial (politique, finance, marchés, culture, capital humain, innovation, soutiens). « Dans tout pays, ces éléments sont présents, mais l’important, c’est le degré auquel ils se mélangent dans un lieu [2]. »

On peut supposer que chaque milieu ou région donné à un écosystème entrepreneurial. Il peut s’avérer que certains éléments soient en quantité disproportionnées par rapport à un autre qui empêche à un milieu de présenter un écosystème d’équilibre. Ainsi, certains espaces économiques (pays, villes ou régions) offrent un écosystème dynamique qui les rend beaucoup plus intéressants pour le démarrage et la croissance d’un certains types d’entreprises. Des exemples d’écosystèmes dynamiques sont New York, Boston, Tel-Aviv, Waterloo et, bien sûr, la Silicon Valley » [3].


Chaque écosystème est unique. Plus les liens entre les différents acteurs d’un espace sont fréquents et en grand nombre, plus cet écosystème rend l’espace attractif pour des entrepreneurs, puisque l’environnement lui offre l’accès aux composantes essentielles à la réussite d’un projet d’affaires. Dans certains pays, les acteurs ne se fréquentent pas ou même très peu ou encore se défient les uns les autres. Dans d’autres, il arrive qu’un ou plusieurs éléments ou acteurs manquent pour assurer un relèvement de l’écosystème. Il arrive aussi que certaines activités empêchent les activités entrepreneuriales de se développer alors les détenteurs de capitaux n’ont aucune raison de prendre le moindre risque à investir dans des startups : c'est ce qui arrivent dans de nombreux pays, en particulier dans les pays en développement.


« Pour un meilleur écosystème entrepreneurial, il faut donc que les éléments s’allient en un tout pour triompher des obstacles comme c’est le cas aux États-Unis. [3] » En Haïti, par exemple, y-a-t-il un lieu qui réunit tous les éléments indispensables à un d’écosystème entrepreneurial ? Qu’est-ce qui caractérise notre écosystème entrepreneurial ? Quels sont les obstacles à son développement ? Construire un écosystème entrepreneurial dynamique serait-il possible en Haïti ? Quelles sont les conditions de réussite d’un écosystème ? Les acteurs seront-ils prêts pour se rapprocher ?

Anderson Tibeaud
Économiste au Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE)
 (509) 3314-3317
Blog: andersontibeaud.blogspot.com 




Références
Moore, J.F. (1993). Predators and prey: new ecology of competition. Harvard Business Review, 



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